Semaine Nationale des Personnes Handicapées Physiques
- Ergolympiades
- 9 mars 2020
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 mai 2020
La Semaine Nationale des Personnes Handicapées Physiques a lieu, cette année, du 9 au 15 mars. A cette occasion, le point sensi souhaite déstigmatiser le handicap au sein de notre société qui se veut inclusive et vous propose de vous mettre en situation, photos à l’appui !
Depuis 1995, la Semaine Nationale des Personnes Handicapées Physiques contribue à renforcer la sensibilisation au handicap du plus grand nombre. C’est aussi l’occasion pour les associations de ce domaine de collecter des fonds en vue de mener à bien des projets de proximité, notamment en termes d’accessibilité.
MAIS QU’EST-CE QUE LE HANDICAP ?
Le handicap correspond à une restriction de la participation sociale résultant de l’interaction entre une limitation d’activité, consécutive à un problème de santé, et des obstacles environnementaux.
Ce n’est pas l’individu qui est handicapé mais la situation qui est handicapante pour l’activité de la personne (oui, on est d’accord, cette semaine porte donc très mal son nom).
→ Le handicap est donc une situation qui peut être temporaire.
ET LE HANDICAP MOTEUR ?
Le handicap dit physique fait référence au handicap moteur, ou déficience motrice, qui entraîne une atteinte partielle ou totale de la motricité des membres supérieurs et/ou inférieurs. Les causes sont variées : maladie acquise ou génétique, traumatisme, vieillissement… Des exemples ? Le « handicap moteur » fait référence à tous les maux, de l’entorse la plus bénigne à la tétraplégie complète. En termes de répercussions sur la vie quotidienne cela se traduit, selon les atteintes, par des difficultés pour : - Les déplacements : la locomotion, mais également les transferts (d’un siège à l’autre, etc.) - Le tonus postural : (maintenir ou changer une position, debout ou assis) - L’alimentation : mastiquer, déglutir, etc. - La communication : paroles, écriture, mimiques, etc. - Les actions sur le monde extérieur : prendre et manipuler des objets, etc. - La perception du monde extérieur : bouger les yeux, la tête, etc. - … 📷
CONCRÈTEMENT ÇA DONNE QUOI ?
En France, environ 1,6 million de personnes souffrent d’une déficience motrice. Ces personnes sont victimes de discriminations, notamment en termes d’accessibilité : aux structures publiques, mais également aux logements, à l’éducation/emploi et aux loisirs. Elles souffrent donc d’isolement social, malgré la législation en vigueur, dont la loi « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », promulguée le 11 février 2005. On vous fait le point 15 ans après…
Malgré des améliorations dans tous les domaines, en 2020, le constat est indéniable : les objectifs ne sont que partiellement atteints et doivent être poursuivis !
· L’accessibilité : patrimoine bâti, logements et transports
Le manque d’accompagnement financier de la part de l’Etat a contribué à repousser l’échéance pour la mise en accessibilité des ERP (établissements recevant du public). Pour cette raison, le gouvernement, en 2014, a mis en place les agendas d’accessibilité programmée (Ad’AP) et des délais de trois, six ou neuf ans ont ainsi été accordés dans le cadre de ses engagements pour financer et réaliser les travaux, en contrepartie de la levée des risques de sanctions pénales. De ce fait, la France a pris beaucoup de retard sur la mise aux normes des constructions qui devait être effective au 1er janvier 2015…
Concernant les logements, la loi portant sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, dite loi Elan promulguée le 23 novembre 2018 propose une méthode plus souple et moins chère de traiter l’aménagement des logements neufs pour les personnes en situation de handicap.
Ainsi, pour toute construction neuve, le séjour et les toilettes doivent être accessibles pour les personnes à mobilité réduite dans tous les logements. Jusqu’alors, la construction d’un logement devait, légalement, permettre à chaque personne en situation de handicap d’utiliser l’unité de vie (cuisine, séjour, chambre, cabinet d’aisance et salle d’eau) sans obstacle et au rez-de-chaussée si ce logement comportait un étage.
De plus, tous les logements doivent être évolutifs pour pouvoir s’adapter par des travaux simples aux besoins des habitants tout au long de leur vie. Seuls 20% des logements doivent être totalement accessibles aux personnes à mobilité réduite dès la construction. Cela signifie que 80% des logements neufs doivent pouvoir être reconfigurés pour répondre aux contraintes de l’habitant tout au long de la vie.
Par ailleurs, l’installation d’un ascenseur est devenue obligatoire dans les bâtiments d’habitation collectifs dès le 3e étage.
Enfin, un arrêté devrait prévoir des douches sans ressaut dans les logements neufs dits « évolutifs », ce qui consacrerait la généralisation des douches à l’italienne.
En termes de transports, encore très peu de réseaux de transports en communs locaux sont accessibles et seulement un quart des gares sont considérées accessibles.
La loi d’orientation des mobilités (dite « LOM »), du 24 décembre 2019 programme, entre autres, des mesures tarifaires spécifiques en faveurs des accompagnateurs, la simplification de l’accès aux transports et chemins pédestres (itinéraire détaillés, applications mobiles, etc.) et l’adaptation de la réglementation des voitures de tourisme avec chauffeur.
· Education et emploi
Concernant l’éducation, de plus en plus d’enfants sont scolarisés dans le milieu ordinaire mais les conditions ne sont pas toujours adéquates (manque d’aide humaine, manque de formation de l’équipe pédagogique, regard des autres, etc.). Dans le milieu spécialisé, fautes de places, les enfants sont parfois scolarisés à l’étranger.
D’autre part, l’obligation d'emploi des travailleurs handicapés à hauteur de 6% pour toutes les entreprises de plus de 20 salariés et les administrations publiques n’est pas tout à fait atteinte : 3,4% dans le secteur privé et 5,5% dans le secteur public. Enfin, 18 % des personnes dites « handicapées » sont actuellement au chômage, contre 8,6% pour l'ensemble de la population active.
· Sports, loisirs et culture
La participation à la culture et aux loisirs reste restreinte pour les personnes en situation de handicap moteur. Non seulement en raison de l’accès mais également en conséquence des difficultés d’accès à l’éducation et à la formation, qui compliquent l’insertion dans le monde professionnel et disposent donc de revenus plus faibles. Ainsi, une personne en situation de handicap sur trois ne part jamais en vacances contre une personne valide sur dix.
Bien que persiste encore un manque d’information et d’intérêt, de nombreuses associations se déploient depuis le 18 janvier 2017, alors que le ministre des sports a accordé à 13 fédérations la délégation pleine. En termes d’inclusion, certains paramètres ont été modifiés et des sections de sport quittent la Fédération Française de Handisport (FFH) pour devenir des associations à part entières.
En parallèle, le Handisport se démocratise et les médias communiquent progressivement de plus en plus à ce sujet.
· Aides financières
Des MDPH (Maisons Départementales pour les Personnes Handicapées) ont été créées dans chaque département et la labellisation de MDA (Maisons Départementales de l’Autonomie) lorsque les moyens de la MDPH et du département sont mutualisés en matière d’accueil, d’information, de conseil et d’orientation. Cependant, d’un département à l’autre, certaines MDPH croulent sous les dossiers et mettent parfois jusqu’à 1 an pour y répondre, contre les 4 mois imposés par la loi.
En ce qui concerne les PCH (Prestations de Compensation du Handicap), prestations financières déployées par le département pour rembourser les dépenses en lien avec la perte d’autonomie, les associations s’inquiètent de la diminution des aides attribuées.
En espérant que ces informations vous aient été utiles et, bien sûr, en attendant votre participation au concours de photos !

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