Point sensi 55- Journée mondiale de la sclérose en plaques
- Ergolympiades
- 30 mai 2021
- 4 min de lecture
La sclérose en plaques, c’est quoi ?
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune du système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière). C’est-à-dire que le système de défense (système immunitaire), habituellement impliqué dans la lutte contre les virus et les bactéries, s’emballe et attaque la myéline, gaine protectrice des fibres nerveuses qui joue un rôle important dans la propagation de l’influx nerveux du cerveau aux différentes parties du corps.
Les symptômes :
Au début de la maladie, les symptômes observés sont souvent passagers et variés. Ils s'installent le plus souvent rapidement en quelques heures ou jours. Ils dépendent de la zone du cerveau ou de la moelle épinière touchée par les lésions. Il peut s'agir de troubles moteurs comme une faiblesse musculaire, une limitation de la marche, une paralysie partielle, des mouvements anormaux et une spasticité d'un membre.
On retrouve aussi des troubles de l'équilibre, une gêne visuelle, des troubles de la sensibilité avec des engourdissements, des picotements, des fourmillements, une sensation de décharges électriques, des sensations anormales de ruissellement, de compression...
De plus, on peut également ressentir une fatigue importante et inhabituelle, des troubles de l'attention et dela mémoire, ainsi que des troubles de l'humeur et des épisodes dépressifs. Mais aussi des problèmes urinaires, une constipation, des difficultés sexuelles et une paralysie faciale peuvent être présents.
Toutefois, l'apparition de l'un ou de plusieurs de ces symptômes n'indique pas forcément la présence d'une sclérose en plaques. Ces symptômes peuvent être provoqués par d'autres maladies.
La poussée se termine lorsque les premiers symptômes disparaissent, ce qui est le cas dans la majorité des poussées. Dans la plupart des situations, la récupération suite à la poussée est totale. Cependant, après une poussée, des séquelles peuvent persister.
D’autres poussées peuvent arriver selon la forme que prend la sclérose en plaques. En général, deux poussées sont espacées depuis plusieurs mois.
Le plus souvent, ces premiers symptômes disparaissent, marquant ainsi la fin de la première poussée de sclérose en plaques et la récupération est en général complète. Dans 15 % des cas, les symptômes initiaux ne régressent pas et s'aggravent progressivement. C'est la forme progressive de la sclérose en plaques.
Une autre poussée peut survenir quelques mois ou années après. Chaque personne est unique, ainsi l’expression des symptômes va varier selon les personnes.
Le diagnostic :
Il est long à poser car il n'existe pas d'examens spécifiques permettant de poser le diagnostic de sclérose en plaques.
Pour affirmer le diagnostic, il faut de nombreux arguments cliniques, biologiques et radiologiques et suivre l'évolution des différents symptômes. Le médecin doit s'assurer que son patient ne présente pas une autre maladie pouvant expliquer les symptômes présentés.
Le diagnostic de sclérose en plaques comporte :
1) des symptômes qui évoluent dans le temps :
• survenue de deux épisodes distincts de la maladie (cas de la sclérose en plaques évoluant par poussées) ;
• ou évolution progressive de la maladie sur six mois (cas de la forme progressive de sclérose en plaques),
2) des lésions qui touchent plusieurs zones du système nerveux central.
Le patient est pris en charge par une équipe pluridisciplinaire et un bilan est prescrit.
Ce bilan comporte :
• un examen neurologique ;
• une IRM du cerveau et de la moelle épinière. C'est l'examen le plus parlant, montrant les lésions sous forme de signaux de la substance blanche et leur étendue au niveau du système nerveux central ;
• un fond d'œil au cours d'un examen ophtalmologique ;
• éventuellement une ponction lombaire pour analyse du liquide céphalorachidien (recherche de signes d'inflammation) ;
• d'autres examens complémentaires selon les symptômes présentés.
Si le diagnostic est confirmé, d'autres examens peuvent être prescrits avant la mise en route du traitement : analyses de sang, ECG, écho-doppler cardiaque, radiographie pulmonaire...
Les formes :
Les formes de la sclérose en plaques sont multiples. En effet, les symptômes de la maladie, son évolution et son impact sur la qualité de vie diffèrent d'une personne à une autre et sont, dans certains cas, améliorés par les traitements de fond.
La maladie évolue par poussées ou de manière progressive.
La forme évolutive par poussées de la SEP
Dans la forme évolutive par poussées, les symptômes peuvent apparaître en quelques heures ou en quelques jours. Ils régressent totalement ou partiellement en quelques semaines (forme appelée rémittente). Chaque poussée est caractérisée par :
• l'apparition de nouveaux symptômes,
• la réapparition d'anciens symptômes,
• l'aggravation de symptômes préexistants.
La maladie évolue sur plusieurs années avec des symptômes variables selon un rythme imprévisible d'apparition des poussées. La rémission (atténuation ou la disparition des symptômes) peut être de durée variable, voire permanente.
La forme récurrente-rémittente représente 85 % des cas de sclérose en plaques.
Après un délai variable de 5 à 20 ans, les poussées laissent des séquelles. Un handicap permanent peut s'installer et s'aggraver de façon progressive, avec ou sans poussées : c'est la phase secondairement progressive de la sclérose en plaques.
Chez certaines personnes, une incapacité à marcher peut survenir 20 ans après l'apparition de la maladie. Mais il est possible de conserver son autonomie beaucoup plus longtemps.
La forme progressive de la SEP
Dans le cas de forme progressive, il y a une aggravation des symptômes pendant au moins six mois. Cette forme représente 15 % des cas.
Elle est aussi plus sévère et survient en général après l'âge de 40 ans. L'aggravation de la sclérose en plaques est régulière, avec ou sans crise supplémentaire.

Le parcours de soins :
La sclérose en plaques justifie un suivi multidisciplinaire. Le bilan initial est réalisé par le médecin généraliste, en lien avec un neurologue, seul ce dernier est autorisé à prescrire les traitements de fond, et un médecin spécialiste de médecine physique et de réadaptation.
La prise en charge globale de la SEP fait intervenir diverses catégories de professionnels de santé, notamment médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes…
La prise en charge rééducative est effectuée dans des centres spécialisés de rééducation fonctionnelle ou de façon ambulatoire. Il existe également des centres de rééducation non spécifiques de la SEP, mais qui ont développé des compétences dans le domaine de la rééducation neurologique.
Elle peut également faire appel à différents intervenants sociaux pour participer au soutien et à l’accompagnement du malade.
Le rôle de l’ergothérapeute :
• Informer sur la maladie
• Évaluer les capacités ou incapacités
• Favoriser l’indépendance et l’autonomie dans la vie quotidienne
• Préconiser des aides techniques pour la vie quotidienne
• Adapter le domicile et les activités de la vie quotidienne
• Favoriser le confort de la personne
• Permettre la réinsertion professionnelle
Sources :

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