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Point sensi 54- Maladies inflammatoire chronique de l'intestin (MICI)

  • Photo du rédacteur: Ergolympiades
    Ergolympiades
  • 19 mai 2021
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 30 mai 2021

La journée mondiale des MICI a lieu tous les ans, le 19 mai. C’est une journée au cours de laquelle une communication importante est faite au grand public C’est l’occasion d’informer un grand nombre de personnes sur ce que sont les MICI, les répercussions qu’elles peuvent avoir et aider les personnes touchées en leur apportant un soutien.

Les MICI, c’est quoi ? Les MICI sont caractérisées par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, due à un dérèglement du système immunitaire intestinal. Elles se manifestent par des poussées inflammatoires, autrement dit par une forte augmentation de l’inflammation de durée et de fréquence variables selon les personnes. On en dénombre actuellement deux : la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH). Il n’existe pas de traitement curatif mais les médicaments existant permettent un contrôle de la qualité de vie satisfaisant en dehors des périodes de poussées.

La prévalence : Les MICI peuvent survenir à tout moment de la vie. Elles sont cependant diagnostiquées le plus souvent entre 20 et 30 ans. Il faut noter qu'aujourd'hui, 15% des cas de MICI concernent des enfants. Les MICI ont une incidence (nombre de nouveaux cas sur une période donnée) plus élevée dans les pays industrialisés et dans les pays avec un fort taux de développement socio-économique. En France, en 2015, on comptait 212 700 personnes prises en charge pour une MICI dont 60% pour une maladie de Crohn et 40% pour une rectocolite hémorragique.


Focus sur la maladie de Crohn : C’est quoi ? La maladie de Crohn (MC) est une MICI. C’est une maladie inflammatoire pouvant toucher tous les segments du tube digestif. Elle peut donc être présente de la bouche, voie d’entrée des aliments, à l’anus, voie de sortie, en passant par des étapes intermédiaires comme l’intestin, voie de traitement des aliments ingérés. Le plus communément lors de la MC, c’est l’intestin qui est touché et notamment l’iléon terminal (extrémité inférieure de l’intestin grêle).

Les symptômes : Les principaux symptômes dans la maladie de Crohn sont des douleurs abdominales, des diarrhées fréquentes (parfois sanglantes) et une atteinte de la région anale (fissure, abcès). En plus des douleurs, ces symptômes peuvent provoquer une gêne sociale vis à vis de la famille, des amis, des collègues de travail ce qui peut s’avérer très handicapant. Cette gêne peut être majorée si le sujet de la maladie (ou des symptômes de celle-ci) est tabou. L’inconfort de la personne va donc augmenter. On recense d’autres symptômes à la maladie de Crohn notamment la fatigue, et parfois de la fièvre à cause de l’inflammation, des douleurs et du mal-être quotidien, mais aussi, de la dénutrition. En effet, à cause de l’inflammation, l’intestin présente des difficultés à absorber les aliments ingérés. Il en résulte donc des carences en vitamines par exemple. Cette dénutrition sera caractérisée par un amaigrissement et des oedèmes. Plus rarement, les personnes atteintes de MC peuvent présenter des manifestations extradigestives. Notamment des arthrites (inflammation des articulations) ou du psoriasis (inflammation cutanée). Dans les cas les plus graves, les personnes peuvent présenter une sténose digestive (rétrécissement de l’intestin). Celle-ci peut être responsable d’une occlusion intestinale (blocage du passage des aliments ou des matières fécales). Pour finir, il peut aussi y avoir la formation d’une fistule ou abcès qui va finir par s’ouvrir. Ceci va rarement engendrer des cas de perforation intestinale (nécessité d’une intervention chirurgicale).


Le diagnostic : Le diagnostic de la maladie de Crohn se fait selon plusieurs critères cliniques, biologiques et d’imagerie médicale. Dans un premier temps, on recense la présence des différents symptômes évoqués ci-dessus. Ensuite, un bilan biologique est réalisé pour rechercher la présence d’un syndrome inflammatoire. On regarde le dosage sanguin de la protéine CRP ainsi que la présence de calprotectine dans les selles. Cette dernière se retrouve dans les selles uniquement en cas d’inflammation sévère de l’intestin. Sa présence permet de différencier la pathologie d’un trouble fonctionnel de l’intestin. Le diagnostic est confirmé par une endoscopie digestive. Cela consiste à introduire une sonde avec caméra dans le système digestif du patient. Grâce à elle, on va rechercher la présence et la localisation de lésions du tube digestif mais aussi réaliser des prélèvements. Une IRM abdominale peut venir compléter l’endoscopie. Dans la MC, on retrouve des segments de muqueuse touchées ainsi qu’une sténose intestinale. L'ensemble du tube digestif peut être atteint.

Les facteurs prédominants : Au fur et à mesure des années, des facteurs environnementaux et génétiques prédisposant à la MC ont été identifiés. Des cas d'antécédents familiaux de MICI sont prédisposants au développement d’une MC. Aujourd'hui, plus de 170 gènes de prédispositions ont été identifiés. Un déséquilibre du microbiote intestinal (l’ensemble des microorganismes présents dans le système intestinal) facilite l’apparition, le maintien ou la sévérité de l'inflammation. Ce déséquilibre peut-être dû à un régime alimentaire mal adapté, des infections intestinales ou une exposition répétée à des antibiotiques. Le tabac est l’un des facteurs majeurs. En effet, le risque de développer la maladie de Crohn est deux fois plus élevé chez les fumeurs. Ainsi qu’une aggravation des symptômes. D’autres facteurs existent mais leur impact n’a pas été prouvé. On note tout de même l’importance de la pollution et de l’alimentation.


Les traitements : Comme mentionné précédemment, il n’existe pas, aujourd'hui, de traitement curatif des MICI. Mais les médicaments anti-inflammatoires actuels permettent d’assurer en général un contrôle durable de la maladie. Pour lutter contre la dénutrition, des cures de vitamines peuvent être prescrites par voie orale voire intraveineuse. Dans le cadre de la MC, les anti-inflammatoires privilégiés sont les corticoïdes. Mais à cause des différents effets secondaires (prise de poids, augmentation de la tension, les troubles endocriniens et osseux..) ils sont utilisés avec parcimonie. On pratique actuellement de courts traitements d’attaque par corticoïdes. La corticothérapie à long cours n’est plus d’actualité. Lorsque la maladie prend une forme évolutive, les médecins ont recours aux immunomodulateurs ou immunosuppresseurs pour stopper les crises, c’est ce que l’on appelle les biothérapies. Leurs effets sont bénéfiques mais à long terme elles perdent en efficacité. C’est pourquoi la chirurgie est très répandue. Elle consiste à retirer les segments lésés puis à raccorder entre eux les segments conservés.

L’avenir... La recherche est toujours en cours pour en apprendre plus sur MICI et trouver de nouveaux traitements pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes. Il est primordial de connaître les symptômes pour s’alerter et demander de l’aide suffisamment tôt. A l’avenir, les connaissances sur ces maladies vont permettre de prévenir plus facilement leur apparition grâce à un éveil de la population et donc une vigilance accrue. On pense ici notamment aux effets du tabac, mais aussi à l’importance d’un microbiote intestinal équilibré et donc, par conséquent, à une alimentation saine. En France, l’Association François Aupetit (AFA) soutient et informe les malades de MICI et leurs proches, défend leurs droits, et finance la recherche.


Sources :

- https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/maladies-infla mmatoires-chroniques-intestin-mici

- https://www.vidal.fr/maladies/estomac-intestins/maladie-crohn.html

- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-crohn/symptomes-diagnosti c-evolution

- https://www.afa.asso.fr/se-mobiliser/nos-campagnes-de-communication/journ ee-mondiale-des-mici/




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