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[Point Sensi 31 - Les Blessés Médullaires]

  • Qu’est-ce que cela signifie ?

Le terme « médullaire » fait référence à la moelle épinière : la moelle épinière est la partie du système nerveux central qui se situe à l’intérieur de la colonne vertébrale. C’est une structure essentielle aux sensations en provenance de notre corps et aux fonctions motrices.

Ainsi une personne blessée médullaire est une personne ayant une lésion de la moelle épinière. Une lésion à la moelle épinière ou lésion médullaire, coupe la communication entre le cerveau et le corps et entraîne la paralysie totale ou partielle du tronc et des membres. L’étendue de la paralysie dépend de la localisation de la lésion dans la colonne vertébrale et de sa gravité.

  • Est-ce que tous les blessés médullaires ont les mêmes situations de handicap ?

La lésion médullaire peut être complète lorsqu’aucune fonction motrice ou sensorielle n’est conservée, ou incomplète lorsqu’un certain niveau de contrôle moteur volontaire ou de sensation est préservé.

De plus, les situations de handicap varient selon la localisation de la lésion.

En effet, une lésion basse entraîne une paraplégie (paralysie des membres inférieures), tandis qu’une lésion haute, par exemple au niveau cervicale, entraîne une tétraplégie (paralysie des 4 membres).

Etant donné que la moelle épinière contrôle le fonctionnement des membres inférieurs et supérieurs, les lésés médullaires doivent bien souvent utiliser un fauteuil roulant manuelle ou électrique.

Une lésion de la moelle épinière affecte non seulement la motricité mais également le fonctionnement des organes qui se trouvent sous le niveau de la lésion, notamment la vessie et les intestins. La sensibilité dans les régions du corps dont les nerfs reliés à la moelle épinière sous le site de la lésion est elle aussi atteinte.

  • Quelles peuvent être les origines de ces lésions ?

Les lésions médullaires surviennent généralement à la suite d’accident de la route (38%), de chutes (31%), violence (14%), d’activités sportives et récréatives (9%), d’accident de travail etc.

  • Y-a-t-il des facteurs de risque ?

Oui, les principaux facteurs de risques de lésion médullaire sont :

- Être un homme

- Être âgé de 16 à 30 (prise de risque importante dans la vie quotidienne) ou de plus de 65ans (en raison du risques de chute)

- Adopter un comportement à risque (sport sans équipement de sécurité approprié, conduite imprudente …)

  • Quels peuvent être les symptômes ?

Les conséquences d’une lésion médullaire dépendent du niveau de la lésion, les fonctions sont affectées à l’endroit et sous l’endroit de la blessure.

Lors de lésions incomplètes certains syndromes peuvent être retrouvés tels que :

- Le syndrome de Brown Séquard : les patients ressentent en général une faiblesse ou une paralysie d’un côté du corps (hémiplégie) et une perte de sensation de l’autre côté (hémianesthésie).

- Le syndrome de la queue de cheval : compression de la queue de cheval (faisceau de nerf situés sous l’extrémité de la moelle épinière). Les patients ressentent généralement des douleurs et des engourdissements autour des jambes et des fesses, des dysfonctionnements vésicaux, intestinaux et sexuels.

- Le syndrome antérieur de la moelle épinière : compression antérieure de la moelle épinière. Elle occasionne une faiblesse ou une paralysie motrices, une perte de la douleur et de la sensation de température et une perte du contrôle volontaire de la vessie.

- Et plusieurs autres syndromes …

  • Comment le diagnostic est-il établi ?

Lors d’une lésion médullaire, des examens sont réalisés afin de mesurer le degré de fonctionnement moteur et sensoriel resté intacte.

- A l’aide de l’échelle de déficience ASIA, le niveau de déficience d’une personne est évalué. Cette échelle comprend : une évaluation motrice, une évaluation sensitive, une évaluation de la contraction anale volontaire et une évaluation de la sensation anale.

Cette échelle est la référence internationale pour l’évaluation de la lésion médullaire.

Les résultats de ces tests permettent de déterminer l’emplacement et la gravité de la blessure médullaire et d’établir un pronostic de rétablissement potentiel et orienter les interventions paramédicales nécessaires.

- Les radiographies peuvent être utilisées pour identifier les vertèbres fracturées ou disloquées.

- La tomodensitométrie (TDM) et l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) sont également utilisées et fournissent de meilleures images des vertèbres et de la région environnante afin de mieux établir le diagnostic

  • Existe-t-il des traitements ?

Il existe plusieurs types de traitement selon le moment de la prise en charge :

- Les traitements chirurgicaux : lors de la phase préhospitalière (service d’urgence) et durant les soins de courte durée ; ils regroupent :

o L’immobilisation de la colonne vertébrale et la stabilisation du patient

o Eventuellement une ventilation mécanique pour prévenir l’insuffisance respiratoire

o Pour les lésions médullaires graves, les patients auront une intervention chirurgicale pour corriger les déformations de la colonne vertébrale ou réduire les fractures vertébrales

L’objectif de l’intervention chirurgicale est de réduire les risques de blessures secondaires et de maximiser la récupération.

Les soins de courte durée permettent de contrôler les infections nosocomiales, limiter les complications, et améliorer les chances de rétablissement neurologique.

- Les traitements paramédicaux (lors de la réadaptation) : ils sont notamment prodigués par les kinésithérapeutes et les ergothérapeutes. Il est important de garder à l’esprit que le moindre changement de la fonction motrice ou sensorielle peut entrainer une nette amélioration pour la participation aux activités de la vie quotidienne. Les professionnelles de santé jouent un rôle déterminant quant à la mobilité et au renforcement après une lésion médullaire, ainsi que dans l’éducation et la gestion de l’œdème, des contractures et des aides techniques pour maximiser les capacités fonctionnelles du patient.

  • Y-a-t-il des complications après la rééducation ?

- La dépression est fréquente chez les personnes ayant eu une atteinte de la moelle épinière. En effet, malgré la rééducation et réadaptation, ils se trouvent souvent face à des obstacles. C’est pourquoi une prise en charge psychologique est importante après la rééducation : groupe de parole, soutient téléphonique, éducation thérapeutique …

- Les infections urinaires

- La dysréflexie autonome : c’est une condition médicale potentiellement mortelle, celle-ci comprends : des maux de tête soudain, sueur ou rougeur au-dessus du niveau de la blessure ; spasmes, goût métallique dans la bouche, congestion nasale, vision floue, nausée, difficultés respiratoire, changement du rythme cardiaque)

- Les plaies de pression : escarres

- Les lésions musculosquelettiques

- Le dysfonctionnement intestinal

  • Quel est le rôle de l’ergothérapeute ?

- Sécuriser le patient : lui permettre de communiquer, d’agir sur son environnement : mise en place d’un signal d’alarme accessible dès le début de la prise en charge pour avertir les soignants en cas de besoin.

- Aménagement de l’environnement/ du domicile pour le rendre accessible en fauteuil roulant et limiter les situations de handicap.

- Education thérapeutique : contrôle sphinctérien, surveillance cutané pour prévenir des risques d’escarres, surveillance des déformations orthopédiques

- Accompagnement dans la sexualité : proposer des aides techniques pour pallier les troubles sexuels.

- Installation au lit et au fauteuil : améliorer le confort, prévenir les altérations de l’état cutané et les déformations orthopédiques.

- Améliorer l’indépendance dans les actes de la vie quotidienne : toilette, habillage, alimentation, déplacements, transferts …

- Développer l’autonomie dans les transferts et déplacements : préconisation de fauteuil roulant manuel ou électrique et éducation thérapeutique pour les transferts.

- Permettre la reprise de la conduite automobile

- Accompagner le patient dans son projet de vie

- Permettre la découverte ou la reprise de loisirs

- Conseiller et accompagner la personne dans le choix des aides techniques.

- Adapter le poste de travail pour favoriser la reprise de l’activité professionnelle.

- Pour les patients paraplégiques : il est important de prévenir des risques de douleurs d’épaule liés à la propulsion du fauteuil roulant manuel qui provoque des efforts considérables pour les membres supérieurs.

Sources :

- Cours de 1ère et 2ème année en ergothérapie

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