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[Point Sensi 27 - Journée Mondiale de la Rhumathologie]

  • Photo du rédacteur: Ergolympiades
    Ergolympiades
  • 14 mai 2020
  • 5 min de lecture
  • Qu’est-ce que la Rhumatologie ?

La Rhumatologie provient du mot grec « rheumatismos » qui signifie « écoulement d’humeur ». Pendant bien longtemps toutes les pathologies classées dans les rhumatismes étaient accompagnées de « fluxion ». Pour information, une fluxion est un afflux de sang ou de tout autre liquide organique se trouvant dans une partie ou plusieurs parties du corps. Actuellement, la Rhumatologie regroupe toutes les maladies ayant une atteinte des articulations.

  • Quelles pathologies sont concernées par la Rhumatologie ?

La Rhumatologie regroupe ces nombreuses pathologies :

  • Arthrose,

  • Ostéoporose,

  • Maux de dos,

  • Fibromyalgie,

  • Polyarthrite rhumatoïde,

  • Spondyloarthrite,

  • Et pleins d’autres encore…


Et maintenant, le focus sur la Polyarthrite Rhumatoïde.


La Polyarthrite Rhumatoïde (PR)


  • Qu’est-ce que c’est ?

La Polyarthrite Rhumatoïde est une maladie inflammatoire chronique des articulations. Il faut savoir que c’est une maladie d’origine auto-immune (anomalie du système immunitaire qui détruit les éléments propres du corps). Elle se manifeste par : des gonflements des articulations touchées et des poussées douloureuses. Il y a des périodes de rémission comme certaines maladies qui évoluent par des poussées. La réaction inflammatoire est durable et exagérée. Elle amène la destruction des articulations.

Cette maladie est également polyfactorielle :

  • Facteurs génétiques,

  • Facteurs environnementaux (pollution, tabac, …),

  • Choc psychologique,

  • Facteurs hormonaux.

  • Qui est touché par cette pathologie ?

C’est une maladie fréquente (soit 0,5% qu’importe le pays), qui touche particulièrement les personnes âgées. Cependant le pic d’apparition de la maladie se fait vers 45 ans. Les 2 sexes sont touchés par cette maladie cependant il y a une prédominance féminine : 3 femmes pour 1 homme.


  • Quels sont les signes cliniques ? A-t-elle des complications ?

La Polyarthrite Rhumatoïde a différents signes cliniques :

  • Arthrite symétrique (inflammation aiguë ou chronique des articulations symétrique sur les 2 membres supérieurs ou inférieurs), notamment aux poignets et aux mains (métacarpo-phalangiennes et interphalangiennes proximales),

  • Douleurs nocturnes,

  • Dérouillage matinal : supérieur à 30 minutes (= réveil articulaire et musculaire),

  • Asthénie (fatigue physique),

  • Pyrexie (fièvre) évoluant depuis plus de 6 semaines.

En dehors de la destruction de certaines articulations, la Polyarthrite Rhumatoïde a la possibilité d’avoir des manifestations extra-articulaires :

  • Péricardite = est une inflammation du péricarde, le sac fibro-séreux translucide qui entoure le cœur.

  • Pleurésie = est une inflammation de la plèvre, la membrane recouvrant les poumons.

  • Splénomégalie = une augmentation de volume de la rate (repérer à la palpation ou à l’échographie).

  • Ostéoporose= est une maladie diffuse du squelette caractérisée par une diminution de la densité osseuse et des altérations de la micro-architecture des os. Ces altérations rendent l'os plus fragile et augmentent le risque de fracture.

De plus il y a des risques cardio-vasculaires qui est liée à l’inflammation chronique.


  • Comment se déroule le diagnostic ?

Il est important que le diagnostic se fasse précocement, car plus la prise en charge et le traitement seront commencés tôt, plus ils seront efficace.

Le diagnostic se fait grâce à :

  • Un interrogatoire et un examen clinique (pour les articulations gonflées),

  • Des examens d’imagerie médicale des mains et pieds, du rachis (radiographie, échographie, IRM),

  • Des analyses biologiques (par prise de sang).

  • Quel est le / quels sont les traitements ?

Les traitements ont pour objectifs d’arrêter ou du moins ralentir l’évolution de la maladie et d’empêcher la destruction des différentes articulations voir de permettre une rémission.

Il existe un traitement de fond qui doit être mis en place le plus tôt possible.

Tout d’abord le méthotrexate, qui sert d’antifolique doté de priorités anti-inflammatoire et immunosuppressive (associée à l’acide folique, il réduit les effets indésirables). Quand celui-ci ne répond pas correctement à son rôle, il est nécessaire de trouver des traitements ciblés. Puis plus rarement : léflunomide, sulfasalazine, l’hydroxychloroquine.

Ou bien biothérapies dirigées contre certaines molécules de l’inflammation si les premiers traitements n’ont pas été efficaces.

Pour traiter / lutter contre les symptômes : paracétamol, anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS), corticothérapie.

Attention ! Il faut se faire suivre pour le traitement, car il est nécessaire d’évaluer l’efficacité, la tolérance et de l’ajuster si besoin.

Néanmoins grâce à l’avancée de la science, sur une vingtaine d’années, les traitements pour la PR ont évolué. Principalement sur la disparition des symptômes, mais aussi une petite partie est remarquable sur une rémission complète prolongée. Les études continuent de façon active à rechercher pour obtenir un traitement qui pourrait davantage avoir des effets de rémissions prolongées, voire à éradiquer cette maladie.


  • Quels sont les Examens à faire ?

Le suivi se fait sur consultation en rhumatologie, avec un rhumatologue.

Les bilans biologiques qui seront / qui peuvent être réalisés :

  • CRP, VS (C-Réactive Protéine = test qui permet de mettre en évidence une protéine sécrétée lors d’une inflammation et VS = vitesse de sédimentation)

  • Facteur rhumatoïde IgM (Immunoglobuline (Ig) de type IgM ayant une activité d’anticorps dirigée contre les IgG humaines).

  • Anticorps anti-peptides citrullinés (marqueurs spécifiques reconnus dans le diagnostic de la PR mais aussi dans d’autres maladies rhumatologiques).

Une radiographie sera faite.

Et pour objectiver une synovite (inflammation de la membrane synoviale, membrane qui entoure les articulations), une échographie sera faite.


  • Des informations conseillées / déconseillées ?

Des activités sportives sont conseillées :

  • Faire de la marche ou une activité d’endurance (= travail cardiovasculaire)

  • Les activités aquatiques (aquagym, natation)

  • Faire du vélo (d’appartement ou en extérieur)

  • La gymnastique quotidienne / douce (= travail : mobilisation, étirements, renforcement, souplesse)

Suite à son apparition certaines activités de vie quotidienne peuvent sembler difficiles à réaliser, ainsi au travers de ces différentes activités, les personnes peuvent apprendre à les accomplir différemment. Il faut apprendre à limiter voire éviter les gestes délétères et les remplacer par des gestes qui épargnent une surutilisation des articulations.

Le matin au levé, il est bon de réaliser un dérouillage des articulations en douceur.

Le régime alimentaire est lui aussi modifié :

  • Adopter un régime avec tendance végétarienne

  • Choisir des protéines maigres

  • Consommer plus d’Oméga-3

  • Limiter les mauvaises graisses

  • Eviter les produits sucrés et raffinés

  • Quel est le rôle de l’Ergothérapeute dans la prise en charge de cette pathologie ?

Cette pathologie a une évolution qui amène des destructions tendineuses et des déformations articulaires, entraînant un handicap. La prise en charge d’une personne atteinte de la Polyarthrite Rhumatoïde doit être précoce pour être performante et pluriprofessionnelle. Comme toute prise en charge elle doit être adaptée et personnalisée à la personne et sa maladie.

Ici l’ergothérapeute a sa place dans cette prise en charge car cette pathologie demande:

  • Une réadaptation fonctionnelle,

  • Une réadaptation de l’environnement.

De plus si la personne subit une chirurgie orthopédique pour réparer les articulations ou bien les remplacer par des prothèses, la personne aura besoin de rééducation du membre supérieur par le biais de diverses activités et devra peut-être nécessiter d’aides techniques. Par exemple, il favorise la découverte des ustensiles pratiques, pour être actif tout en ménageant les articulations.

Il donne des conseils pour réaliser les bons gestes ou les gestes qui préservent les articulations grâce à des activités signifiantes et significatives pour la personne. Il pourra mettre la personne en situation écologique pour s’approcher au plus près des habitudes de vie de la personne. De plus l’ergothérapeute conçoit, réalise des orthèses afin de limiter les déformations orthopédiques des membres.

Cette pathologie amène aussi des souffrances psychologiques suite à l’apparition d’un handicap, il faudra que l’ergothérapeute travaille sur la psychologie de la personne et lui permettre une réinsertion (personnelle voire professionnelle). La personne aura peut-être besoin que l’ergothérapeute préconise des aides techniques, des aides humaines.

Il sera amené à faire une éducation thérapeutique de la personne et de son entourage. Pour expliquer les bons gestes, les difficultés, les situations de handicap dues à la maladie.

Sources :

Livre médical « Les pathologies en un coup d’œil », ayant pour source : revue Soins et INSERM.

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