[ Point sensi 24 - L’endométriose ]
- Ergolympiades
- 31 mars 2020
- 4 min de lecture
Qu’est-ce que l’endométriose ? L’endométriose est une maladie chronique, généralement récidivante qui se caractérise par la prolifération de l’endomètre dans des endroits anormaux (ovaires, utérus...) Elle touche une femme sur 10 et seulement les femmes réglées. Qu’est-ce que l’endomètre ? L’endomètre est le tissu qui recouvre l’utérus, qui s’épaissit sous l’effet des hormones (œstrogènes) en vue d’une potentielle fécondation. Si la fécondation n’a pas lieu, il se désagrège et les règles apparaissent. Or, chez la femme ayant l’endométriose, lors des règles, certaines cellules de l’endomètre vont migrer dans l’utérus et les ovaires via les trompes, se développer et provoquer des lésions, des kystes ovariens ou encore des adhérences. Dans certains cas, la prolifération continue vers le système urinaire, digestif et plus rarement pulmonaire. Quelle est son origine ? Plusieurs théories existent sur l’apparition de cette maladie : • La transplantation de cellules endométriales : soit par les trompes, les voies lymphatiques, vasculaires, ou suite à un acte chirurgical gynécologique (laparotomie, césarienne, épisiotomie). • La métaplasie : transformation d’un tissu normal en un autre tissu anormal, le tissu péritonéal se transformerait donc en tissu endométriosique soit spontanément, soit à cause de facteurs hormonaux. Sans qu’aucune n’explique totalement toutes ces formes. Est-ce que l’endométriose peut avoir un impact sur la grossesse ? Est-ce que la grossesse permet de guérir cette maladie ? Cette théorie est mise en cause. Cependant, nous ne pouvons pas dire à l’heure actuelle qu’elle guérit mais plutôt qu’elle diminue les symptômes dus à la modification des hormones. Les symptômes reviennent généralement après l’accouchement, et à la reprise du cycle menstruel. Les enfants naissent tout à fait normalement. Quels sont les symptômes de cette maladie ? L’endométriose est une maladie complexe aux multiples symptômes, qui peuvent être chroniques ou périodiques mais aussi absents (dans la forme asymptomatique = la maladie est là mais la personne ne ressent pas de symptômes) : - Douleurs durant les règles (Dysménorrhée) Le paracétamol n’a aucun effet sur cette douleur, elle devient même dans certains cas invalidante. - Douleurs pendant les rapports sexuels (Dyspareunie) - Douleurs pelviennes fréquentes, - Défécations douloureuses - Difficultés pour uriner (Dysurie), - Douleurs lombaires, abdominales pouvant irradier jusque dans la jambe. (Cruralgie) Mais également la présence des troubles associés tels que : - Infertilité = La maladie est souvent révélée à l’occasion d’un bilan de fertilité. - Troubles digestifs = Diarrhée ou constipation. - Fatigue chronique. Les femmes interrogées se plaignent d’avoir souffert durant la puberté de douleurs gynécologiques violentes sans que le diagnostic n’ai été posé. La douleur peut, dans certains cas, s'atténuer durant la prise d’un contraceptif mais revenir vers 25 ans. Il faut savoir que la femme ménopausée peut également ressentir des douleurs, mais celles-ci ne sont pas dues aux menstruations mais aux lésions. Comment se réalise le diagnostic ? Actuellement, cette maladie est diagnostiquée tard, avec un retard moyen de 5 ans, et souvent par hasard. Donc, durant ces années, elle a eu le temps de causer des dommages notables à différents organes. Son diagnostic est complexe car chaque endométriose est unique à chaque femme. Lors d’un entretien avec un médecin ou un gynécologue celui - ci peut, prescrire différents examens pour diagnostiquer l’endométriose tels que :
Les examens radiologiques : - Echographie / Echographie pelvienne : Afin de déceler un/des kystes ovariens. - IRM : Permet de détecter des kystes, des nodules ou des lésions. - Hystérographie ou Hystérosalpingographie : Permet de rechercher les malformations utérines, les déformations de la cavité utérine par des adhérences ou la perméabilité des trompes. → Examen qui permet de visualiser l’appareil génital féminin grâce à un produit de contraste. - Echographie endorectale : Réservé à l’exploration des lésions d’endométriose profonde qui pourraient concerner le rectum. - Coloscanner à l’air, coloscopie virtuelle, uroscanner : Permet une exploration fine de l’ensemble du rectum et du colon, donc des uretères.
Les examens chirurgicaux :
- Cœlioscopie (ou laparoscopie) : C’est l’examen de référence pour poser un diagnostic complet, il permet de visualiser directement les lésions, de prélever des biopsies, qui va permettre de réaliser des interventions chirurgicales curatives extrêmement complexes, il ne peut pas être fait si une chirurgie n’est pas prévue. A l’heure actuelle on ne pratique plus beaucoup cet examen, mais plutôt une laparotomie à la place.
L’évaluation “ Endocap ” (développé par plusieurs établissements hospitaliers et la fondation Apicil) est mise à disposition du corps médical et paramédical pour mesurer le degré de handicap des femmes endométriosiques et ainsi adapter la prise en charge. Elle permet d’évaluer le niveau du handicap selon 3 axes :
- Les douleurs somatiques (les douleurs du corps).
- Le parcours médical (durée du diagnostic, non-reconnaissance, banalisation de la douleur, non-respect de l’intimité du corps, …).
- Les souffrances psychiques (liées au parcours de vie).
Quels sont les traitements pour cette maladie ?
Les traitements actuels ralentissent et diminuent l’évolution de cette maladie pour plusieurs mois voire années :
• Le traitement hormonal : permet d’empêcher la survenue des règles et donc l’action de l’œstrogène. Soit avec la pilule ou avec un stérilet.
• La cure de ménopause artificielle : mise en place quand le traitement hormonal n’est pas suffisant.
• Le traitement chirurgical : En dernier recours, si les symptômes n’ont pas été soulagés par les précédents traitements.
L’ergothérapeute a-t-il une capacité d’action dans la prise en charge de cette maladie ?
Dans sa forme la plus sévère, l’endométriose impacte la qualité de vie de la personne, autant sur sa vie intime, sociale, personnelle que professionnelle. L’ergothérapeute peut ainsi aider ces femmes à plusieurs niveaux : • Impact sur la vie sociale : travailler sur la confiance et l’estime de soi pour éviter un repli sur soi. • Soulager la douleur grâce à des compensations et des aménagements du domicile.

Komentarai