Point Sensi #22 : La journée internationale de la femme en ergothérapie

Qui dit 8 mars, dit Journée internationale des femmes ! Depuis son origine, cette journée est l’occasion de revendiquer, pour les femmes, le droit de vote, le droit au travail et la fin des discriminations au travail.

Depuis 1917 aux Etats-Unis (fondation de la NSPOT : National Society for the Promotion of Occupational Therapy) et 1954 en France (création des Instituts de Formation en Ergothérapie de Paris et Nancy), l’ergothérapeute est devenu un professionnel de santé qui fonde sa pratique sur le lien entre l’activité humaine et la santé.

Au 1er janvier 2019, la France comptait 12.765 ergothérapeutes, dont 87% de femmes. Aujourd’hui, le point sensi vient donc vous parler de trois des nombreuses femmes qui ont contribué au développement de notre profession et figurant, selon l’AOTA (American Occupational Therapy Association), parmi les 100 personnes qui ont le plus influencé les 100 ans de l'histoire de l'ergothérapie. 📷 Au début du XXe siècle, Susan TRACY (1864-1928, Massachussetts) est reconnue comme étant la première infirmière à utiliser les activités manuelles et artisanales dans le traitement en psychiatrie. Susan TRACY est l’auteur de Studies in invalid occupations : a Manual for Nurses and Attendants. Publié en 1910, il est l’un des premiers livres utilisés comme support de formation en ergothérapie en Amérique. Avec Herbert HALL, médecin psychiatre ayant instauré la cure par le travail, Susan TRACY est considérée comme l’une des figures fondatrices de l’ergothérapie. Tous deux sont d’ailleurs à l’origine de la création, en 1917, de la NSPOT (désormais AOTA), première association de professionnels qui a contribué à établir le métier d’ergothérapeute sur le concept de l’occupation. En effet, déjà à cette époque, l’homme est un être qui a besoin d’un équilibre entre ses différentes formes d’occupation, un déséquilibre occupationnel pouvant avoir des répercussions sur son corps et son esprit. 📷 Anne FISHER, ergothérapeute, cherche à exploiter au maximum le pouvoir de l'occupation dans la pratique, l'éducation et la recherche. Pour cette raison, elle a conçu des évaluations dans l’idée de mesurer la qualité de la réalisation des tâches et la façon de procéder d’une personne (rendement occupationnel) plutôt que d’évaluer les fonctions corporelles. En vue de valoriser l’indépendance de la personne, Anne FISHER a créé, entre autres, l’ESI (Evaluation of Social Interaction) et l’AMPS (Assessement of Motor and Process Skills) dont elle est le co-développeur de la version scolaire (School AMPS). D’autre part, Anne FISHER a développé l’OTIPM (Occupational Therapy Intervention Process Model) ou modèle de processus d'intervention en ergothérapie, un modèle de raisonnement professionnel qui permet aux ergothérapeutes de mettre en œuvre une évaluation et une intervention centrées sur le « client », basées sur l'occupation et selon la méthode dite top down. Selon cette orientation, elle a fondé le Center for Innovative OT Solutions(CIOTS), qui développe des ressources pour les professionnels qui peuvent y trouver, par exemple, des évaluations et formations. Enfin, Anne FISHER a publié 115 articles dans des revues professionnelles avec comité de lecture, 50 livres ou chapitres de livres et est actuellement membre de plusieurs comités de rédaction. 📷 Carolyn BAUM, ergothérapeute, a créé, testé et diffusé de nouvelles théories et mesures, notamment le modèle personne-environnement-occupation-performance (PEOP) et des chapitres d’ouvrages de référence, qui ont changé et aligné la pratique sur les preuves scientifiques. Carolyn BAUM a eu un rôle essentiel dans la promotion de la recherche et de l'éducation en étant membre du conseil d'administration de l'AOTF (American Occupational Therapy Foundation). En effet, l’AOTF est une organisation à but non lucratif fondée en 1965 dans l’objectif de faire progresser la science de l'ergothérapie afin de soutenir la participation des personnes dans des activités de vie significatives. Son conseil d’administration octroie des subventions pour la recherche scientifique, des bourses scolaires et publie la revue OTJR, Occupation, Participation and Health. Carolyn BAUM a ainsi contribué au renforcement de la base scientifique de l'ergothérapie, obtenant d’importantes subventions utilisées à des fins de diffusion de la recherche. Au cours de sa carrière, elle a également promu la profession grâce à ses postes au sein de l’AOTA : elle fut à deux reprises présidente de l’association (1982-1983, 2004-2007) et présidente de sa commission de recherche.

En espérant que ces informations vous aient été utiles et que ces professionnelles en inspirent parmi nous, hommes et femmes !